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8                            HIPPOLYTE D'jESTE.

s'étant démis du siège episcopal de Lyon, Hippolyte lui
succéda, et prit possession par procureur, le 26 lévrier
1540 (N. s.). Le Gallia chrisliana a reproduit, sans en don-
ner la date, la formule du serment qu'il prêta lors de sa
prise de possession en personne ; il promet, entre autres
choses, de ne point toucher aux trésors de l'Église, de prê-
ter aide aux chanoines pour la conservation de leurs biens,
d'observer la composition faite entre l'archevêque Guichard
et Guy, comte de Forez, ainsi que celle qui avait été conclue
entre Beraud de Goth et le Chapitre.
    Notre nouveau pasteur fit son entrée solennelle à Lyon,
par la porte du Rhône, le lendemain de la Pentecôte, 17
mai. Le Clergé de toutes les églises, suivi de tous les Ordres
et de toutes les corporations de la cité, se rendît procession-
nellement au devant de lui. Les échevins portèrent jusqu'à
Porte-Froc, le poisle sous lequel il marchait. Les rues qu'il
 traversa étaient tapissées, et plusieurs Moraliiez furent ré-
 citées à la place du Puits-Pelu, dans la rue Grenette, a la
 place de l'Herberie, et à celle des Changes (5).
    Après son installation, Hippolyte dut retourner a la Cour
 où l'appelaient ses fonctions de conseiller d'État. Il trouva le
 Roi à Fontainebleau, et lui présenta Benevenuto Cellini, un
 des plus habiles orfèvres de Florence, qui avait quitté Rome


       (5) V. Rubys, Hist. de Lyon, p. 370. On lit à la même page : « Ce fut
    vers le même temps qu'un riche citoyen, Jean Neyron, natif de Lyon,
    fit construire, clans les granges voisines des Augustins, un théâtre où, les
    dimanches et les fêtes, on représentait les Histoires du Vieil et du Nou-
    veau Testament avec la farce au bout. » — Neyron mourut en 1541, et
    son fils, effrayé sans doute par les troubles religieux suscites de toutes
    parts par les Huguenots, vendit, peu de temps après la mort de son père,
    les bâtiments où était le théâtre, à Antoine Siglcs, marchand de Stras-
    bourg, résidant à Lyon, lequel en revendit une partie où fut construite
    une maison d'habitation. Note de M. l'avocat Brouchoud.