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H à P P O L Y T E FLANDRIN ET SES OEUVRES. L'émotion douloureuse causée à Lyon parles coups si rap- prochés qui ont frappé nos plus éminents artistes, était à peine calmée, que la mort est venuecondamner tous les vrais amis de l'arUi d'unanimes regrets. Hippolyte Flandrin n'est plus! En lui, la grande peinture perd un de ses plus fermes soutiens; la religion, un apôtre qui avait consacré son talent à la décoration de ses sanctuaires, et notre Cité, un de ses enfants qui l'ont le plus noblement illustrée (1) ! 11 a succombé dans cette ville de Rome, son berceau artistique! Il était allé lui demander un peu de repos pour ses forces épuisées Et par un arrêt providentiel qu'il faut adorer, il n'y a ren- contré qu'une tombe ! Cet artiste illustre autant que modeste élail né à Lyon en 1809. Son' père était un habile miniaturiste , et c'est en le voyant à l'œuvre que les trois frères, Augusle, Hippo- lyte el Paul, conlraclèrent le goût du dessin. Il les portait tout enfants à esquisser des petits sujets de soldats, de che- vaux, de batailles, qui révélaient leur aptitude native; et si Hippolyte Flandrin eût continué de s'exercer en ce genre, il y fût aussi devenu un maître. Les premiers principes de son art lui furent inculqués par MM. Legendre-Héral et Ducla-ux. Il entra à l'âge de 16 ans à Saint-Pierre et reçut les leçons de Revoil, alors directeur de (1) Hippolyte Flandrin était membre de l'Académie des Beaux-Arts de Lyon.