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                        BIBLIOGRAPHIE.                     475

  atteindrait des dimensions plus fortes que l'ouvrage lui-
  môme. Sachons nous limiter et glaner avec mesure, soit pour
  approuver, soit pour contredire. Trois de ces lettres parlent
 de la musique dans l'antiquité, de la musique en Grèce et
 de la musique chez les Romains; elles sont parfaitement
 traitées. Sans dispenser les curieux de plus amples recher-
 ches, elles les y porteront au-contraire; c'est un de leurs
 mérites essentiels. Une transition est nécessaire pour arriver
 de la musique des anciens à celle de notre époque. A partir
de la naissance du Christianisme jusqu'à la fin du XVIe siècle,
 la tonalité du chant ecclésiastique fut seule connue; néan-
moins, de ses modes primitifs sortirent bientôt une foule de
nuances qui en altérèrent la simplicité et frayèrent à la ma-
nque une issue vers un autre ordre d'idées. L'étude de
M. Gromicr sur cette longue période comprenant le chant
ambrosien, le chant grégorien et le chant profane se débat-
tant encore dans de pénibles essais, est habilement condensée
en quelques lignes, mais présente aussi une lacune: SI. Gro-
micr n'indique pas assez nettement les différences radicales
qui, après les tâtonnements du moyen âge, fixèrent enfin la
ligne de démarcation entre le plain-chant et la musique ,
par l'introduction de la note sensible dans la gamme et
de la régularité dans le rhythme. Les résultats de ce chan-
gement ont assez d'importance pour être signalés et redits à
satiété; ils sont le pivot de toutes les discussions sur la
musique prétendue religieuse, laquelle, en réalité, n'est que
de la musique d'opéra sur des paroles latines.
   La tonalité moderne constitue un appauvrissement des
ressources de la puissance du chant, en ce sens qu'elle se
réduit à deux tons, un ton majeur cl un ton mineur, qui se
transposent "-ans se modifier dans leur essence sur les divers
degrés de l'échelle diatonique et ne diffèrent entre eux que
par des nuances de sonorité! Quant au discours musical, il