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VIEUX CHATEAUX DU LYONNAIS. 427 la force ouverte, souvent la moindre place forte suffisait pour arrêter une arme'e entière. Une eimpie forteresse aux portes de Paris lient en échec le roi de France lui-même ; Richard Cœur-de-Lion, vient mourir sans gloire au pied de Chalus, et Duguesclin, le vaillant connétable, expire, entouré des troupes royales, devant un obscur château du Gévaudan, sans avoir pu l'emporter d'assaut. - Peut-être pour donner aux vieux châteaux du Lyonnais plus d'importance et de renommée, ne leur a-t-il manqué que d'avoir eu pour possesseurs quelques puissants feuda- taires. Mais alors qu'ils n'occuperaient qu'un rang secondaire parmi les forteresses féodales, leur histoire n'en mérite pas moins notre attention a d'autres égards. Perdus au milieu de documents inaperçus ou ignorés, une foule-de faits se rattachant à leur existence présentent le plus grand intérêt, soit comme nous révélant de curieux détails sur des familles illustres et les mœurs féodales dans nos contrées, soit comme se rattachant directement a l'histoire générale de la province. Si nous ajoutons enfin les traditions locales aux- quelles les livres ne suppléent pas, et qui servent si fré- quemment a expliquer un point obscur de l'histoire écrite, on reconnaîtra aisément qu'a tous ces divers points de vue nos vieux châteaux méritent une place dans nos annales. Disons-le même, sans hésiter, leur histoire est la véritable histoire du Lyonnais au moyen-âge. I. PIZEY (1). C'est sur le territoire de Larajasse (Rhône), et à un quart de lieue du petit village de fAubépin, qu'est située la mon- (1) On trouve ce nom écrit de plus de six manières différentes. Forcé d'adopter une orthographe uniforme, nous avons choisi celle-ci, qui a été