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364                  VOYAGE EN CHEMIN Dis FEU

second Empire, on agissait et l'on améliorait ; mais, il
est vrai, beaucoup plus lentement qu'aujourd'hui.
    En 1842, le maire de Lyon fut nommé député par
l'arrondissement de Villefranche, et ce fut, je crois, à
son initiative que l'on dut la loi qui réglementa la pose
des trottoirs.
    La mort arrêta la carrière de Terme, et l'empêcha
d'être destitué par la République de 48. Atteint d'une
maladie aiguë, le 29 novembre 1847, il mourut le 8 dé-
cembre à l'âge de 56 ans. Ses obsèques eurent lieu avec
une grande solennité , et des discours furent prononcés
sur sa tombe par les délégués des Sociétés savantes dont
il faisait partie.
    Je n'oserais décider que l'on n'abusât pas un peu trop
maintenant de la parole, dans la triste circonstance des
funérailles, et je n'imposerai pas aux autres ma manière
de sentir ; mais je me permettrai de faire observer que,
après l'importante cérémonie religieuse, la plupart des
discours paraissent froids, et souvent empreints d'éloges
exagérés, qui produisent nécessairement une réaction
dans l'esprit de l'auditeur (1). Je n'applique pas cette


  (l)Danslebut de prouver la banalité des discours funèbres, je rapporterai
le fait suivant, raconte par les journaux de Lyon. Dans le courant de 1863
est mort un individu, possesseur d'une giande fortune, qu'il n'avait pas
acquise d'une manière extrêmement loyale, car il avait failli et il laissait
de nombreux créanciers. Or, pour obéir à l'usage actuel, qui consiste à
vanter les mérites de tous ceux qui ne sont plus, un ami du défunt prit la
parole sur le bord de la tombe, et prodigua mille louanges à l'homme qui
emportait les regrets de ses amis. A ces mots, un des assistants s'écria, de
manière à être entendu : « Et à moi, il m'emporte cinq mille francs! »
L'oraison funèbre fut terminée par cette éloquente péroraison, qui rendait
au mort vertueux ce qui lui appartenait.