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                  LA NOBLESSE EN FRANCE,               357

 ceux qui sont partis de plus bas, un avantage sensible
 et marqué : l'atmosphère choisie où il a toujours vécu
 donne à l'ensemble de ses facultés une acuité et un
 ressort que ne possèdent pas ceux que le hasard de la
 naissance a moins bien partagés. Ceux-ci ont presque
 toute une éducation à refaire pour se placer au niveau
 social du premier qui les précédera presque forcément
 dans foutes les carrières.
    De même que les rejetons de bonne race offrent en
général presque toujours le spectacle d'un esprit plus fin,
plus gracieux, plus aimable, plus séduisant et plus ori-
ginal , de même aussi ils ont dans leur constitution phy-
sique, nous l'avons dit, des signes bien caractéristiques
de l'excellence de leur sang. Un grand air, une. taille
souple et élancée, un teint mat, des extrémités fines
seront presque consomment les marques auxquelles on
les reconnaîtra.
    Le joug social auquel toute une race est soumise par
le fait de son aristocratie se résume énergiquement dans
cet adage si connu : Noblesse oblige. Cette maxime fait
luire aux yeux du noble en un seul trait de lumière,
toute la série des devoirs auxquels l'astreint sa qualité.
L'honneur, le dévouement, la probité, la délicatesse,
le courage, le sacrifice de soi-même et de sa fortune au
bien de l'État ; voilà autant de vertus qui sont inhérentes
à sa naissance, et qui le gouvernent malgré lui toute sa
vie. Toutes ces vertus crient en lui par la voix du sang;
il ne peut résister à cette voix sans tomber dans le dernier
degré de l'abjection. Si, dans son for intérieur, il trouve
importunes ces lois exigeantes, il les accepte néanmoins
par respecl pour sa race, et pour ne pas déchoir. Le