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SYMPHOMEN OHAMPIER. 117 qui était goutteux, renferme, dans son épître dédicatoire, un conseil qui, de nos jours, mérite plus que jamais, d'être répété : Quœ tibi dicamus in Barbarorum ac Mahumetentium medicorum ac pharmacopolarum er- rata, inspicito, ne ex illorum concilies per medicinas venenosas ex familiari arthriticâ in nodosam incidas podagram. Remontant aux sources primitives, pour retrouver dans les anciens ce qu'il appelle la véritable, la saine médecine, il place en regard, avec intention, celle des Arabes. « Notre art, dit-il, ne peut rendre des services que pratiqué par des hommes instruits ; ses bienfaits dépendent moins de l'administration que du choix des remèdes. » Si Champier rejette tous ceux qui ont une action violente, c'est qu'il a été témoin de leurs effets pernicieux entre les mains des empyriques. Les pur- gatifs drastiques, tels que la scammonée, la coloquinte, le turbith, les minéraux etc...., introduits, vantés par les Arabes sont l'objet de sa réprobation. Les drogues, les prétendus antidotes, dont l'usage est basé sur cette supposition gratuite que leurs éléments multiples agissent sur chaque partie du corps en parti- culier, ou s'adressent isolément à chacun des symp- tômes de la maladie, ne sont, a son avis, que des in- ventions chimériques, écloses dans des cerveaux ma- lades. Son antipathie contre les médecines qu'il nomme venenosœ, perniciosœ, est telle qu'elle le conduit pres- que à se séparer d'Hippocrate et de Galien. Il entre- prend d'excuser ses maîtres qui n'ont pas craint de les administrer, il soulève, en quelque sorte, en leur faveur des circonstances atténuantes. « Les poisons qu'ils ont employés sont originaires de leurs contrées, la constitution des habitants, en harmonie avec les pro- ductions locales, était, sans doute, plus apte a les tolérer que ne le serait l'organisme des hommes de