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SYMPHORIEN CHAMPIER. 118 lorsqu'il accuse ses adversaires de s'être bornés à la no- menclature des maladies, d'avoir négligé l'étude des cau- ses et la symptomatologie, de n'avoir souvent produit que des scolies, des paraphrases pleines de lieux com- muns. Pourquoi faut-il que des observations si sages, si vraies, soient éparses, confondues dans un fatras de généralités, dans un assemblage de chapitres in- cohérents?... Les reproches infligés a ses antago- nistes peuvent également retomber a son adresse, lors- qu'à chaque pas, il s'égare a la suite de Galien. Un écrit bien pensé, qui offre un intérêt réel dans son ensemble, est la Symphonia Galeni ad Hippocra- lent, Cornelii Celsi ad Avicennam : Unâ cum sectis antiquorum vnedicorum ac recenlium. Ce sont des parallèles, des rapprochements entre ces auteurs, des études historiques sur les diverses écoles, leurs diffé- rentes sectes. Une érudition de bon aloi, un tact par- fait, auquel Symphorien ne nous a pas habitué, se ma- nifestent dans cette composition. Le portrait des grands maîtres est dessiné avec vigueur; leurs œuvres, leurs qualités sont admirablement résumées en quelques mots. On n'a fait depuis que répéter souvent, dans des éloges plus étendus, ce que Champjer avait exprimé de la manière la plus concise. Je ne puis résister à l'attrait d'une courte citation : « Le divin, le glorieux Hippocrate a été supérieur par la sagesse, la logique, la raison , par ses connaissances cliniques et diététi- ques : Il est de tous les Grecs celui qui a rendu les plus éclatants services à la science. Il a écrit comme Hésiode, il a égalé Démocrite par la réflexion, et Py- thagore pour la réserve et la doctrine. Galien, véritable interprète d'Hippocrate, a recons- titué la médecine clinique ; prince de la médecine, les règles qu'il a tracées dans ses beaux livres, relèvent au-dessus de'tous les médecins de l'Asie. Pour l'élo-