page suivante »
POESIE.
i SiST SHSHB^Ã 1
LE ROUGE-GORGE.
Dans les grands bois pleure la bise,
Au loin monte la brume grise ;
Transi de froid, mourant de faim,
Le mendiant frappe à la porte.
Ouvrez, ouvrez ', le vent emporte
La voix qui demande du pain.
Entrez, frère, dans ma chaumière;
Mais, sous les touffes du vieux lierre,
Qui donc gémit si doucement?
C'est le rouge-gorge timide
Qui, secouant son aile humide,
Vous prie aussi bien humblement.
Que lui faut-il? Un peu de place
Sous votre toit; déjà se glace
Son petit corps tout frissonnant ;
Il va vous chanter en revanche
Le gai refrain que sur la- branche
Naguère il allait fredonnant.
Ainsi, de longs voiles couverte
Lorsque filait la reine Berthe,
Chanson nouvelle et lai d'amour
Payaient la noble châtelaine
Qui recevait en son domaine
Le pauvre et joyeux troubadour.
DES ESSARTS.
7