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LÉGEISIMj:. 77 « duira chez monsieur le polaire, pour qui de nous deux le « curé chantera. — « Ah! les garçons qu'ils sont badauds, dit la jolie bru- « nette, laissez-moi filer ma quenouille ; quand la toile que ma « mère-grand doit me bailler sera finie, alors, Arcon etLa- « prugne, je me marierai... avec qui je voudrai. Mais c'est « mal fait que d'avoir des amoureux, je ne veux plus des pré- « sents des bergers des cinq communes, je ne veux pas que « l'on coupe ma bourrée. Oui c'est mal fait que d'avoir des « amoureux. — « Avant que le Soleil s'écorne derrière le Puy de Dôme « que nous voyons là -bas, il faut, bergère, dire qui de nous « deux vous achètera l'alliance d'argent, qui de nous deux « présentera aux grands parents le sac defiançailles(1). — « Allez-vous en, bergers méchants qui vous regardez « comme deux loups, comme deux taureaux aux yeux « rouges. Je n'aime point ceux qui se donnent de mauvais « coups. J'ai déjà renvoyé Lesnoôs, Saint-Nicolas et Cherez, « tous ces bpaux gars qui sont couverts à pcésenl de malan- « dres; je renverrai tous ceux qui Frapperont. — « Bergère, adieu, avant que le soleil dévale, tu choi- « siras, ou il y aura du sang, dit le sauvage Arcon. Mais la bergère : « Celui qui de vous deux pourra tuerie loup « qui me dérobe mes moutons et me fait grand' peur, celui- « là sera mon niove (2).» Puis la bergère reprit sa quenouille et sa chanson. I Mon père avait sept cents moutons J'en étais la bergère, (1) Fiançailles, — dragées des fiançailles. (2) Niove, — de nouveau, le nouveau marié.