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       LA PIERRE DES BERGERS
                   LÉGENDE FORËSÎENNE.




    Nous essayons, dans le récit suivant d'une querelle des
 pâtres de nos montagnes forésiennes, de dépeindre les
 mœurs des habitants de cette terre de granit. L'on sait com-
 bien le climat, la région, la constitution môme du sol influent
 sur les caractères physiques des hommes d'une contrée ; les
physiologistes ont aussi reconnu depuis longtemps cette
influence sur le moral.
    Nos montagnes ressemblent beaucoup à la Bretagne gra-
nitique : nos montagnards ont de la physionomie du Breton
en même temps que de celle de l'Arverne. Comme les Bre-
tons, nos vieillards portaient feutre à larges bords quelque-
fois relevés, cheveux tombant sur les épaules, vestes à pans
carrés à peine descendant à mi-dos, braies larges et gau-
loises, sabols de hêtre. Comme les Bretons, ils sont encore
énergiques pour ne pas dire entêtés, madrés pour ne pas dire
astucieux, superstitieux plutôt qu'éclairés en religion, au
demeurant attachés au sol natal, du reste intéressés etquelque-
fois jaloux jusqu'à la férocité.
   Le théâtre de notre drame campagnard est la forêt de la
Madeleine, ce bois sacré de la superstition locale et des
contes merveilleux. Celte immense forêt domaniale», debêtres
et de grands sapins , couronne les montagnes du même
nom, entre la Loire et l'ÀHrer.