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302              LES CHATELARDS DU LYONNAIS.

et à relever ses retranchements détruits. Mais l'archéologue ne
peut être satisfait par des données aussi légères, et, nous le ré-
pétons, des fouilles seules peuvent nous fournir à cet égard des
preuves convaincantes.
   Que ces deux hauteurs aient été occupées par les Romains, cela
est fort possible. Il est certain que les Romains ont stationné dans
cette localité ; en effet, à quelques centaines de mètres du grand
Chatelard, au lieu du Plat du Bessy, des travaux exécutés dans
un champ mirent au jour, il y a peu d'années, des restes de
constructions et divers débris d'objets en verre et en terre cuite
qui, selon toute vraisemblance, remontaient à l'époque gallo-ro-
maine.
   En résumé, les Chatelards d'Aveyse et de Sainte-Catherine se
trouvent dans des conditions à peu près identiques. Dans les deux
localités nous voyons ce nom s'appliquer à des montagnes escar-
pées, et dominant au loin les vallées étendues qui s'étendent à
leur pied. Si nous ajoutons qu'elles sont situées aux deux ex-
trémités opposées du plateau montagneux et que dans l'intervalle
de près de vingt kilomètres qui les sépare, on ne rencontre au-
cune hauteur de ce nom, nous trouverons peut-être dans toutes
ces circonstances réunies des données suffisantes pour expliquer
d'une manière vraisemblable la véritable destination de ces trois
Chatelards. Si un corps d'armée eût voulu, des rives du Rhône ou
de la Saône, pénétrer dans le bassin de la Loire, c'eût été évi-
 demment par les vallées du Gier ou de la Brevenne. Et c'est bien
 là, en effet, qu'ont été établies, à une époque déjà reculée, les
 routes de Saint-Etienne et de Feurs. Dès lors le camp d'une armée
 d'observation trouvait naturellement sa place sur les hauteurs
 qui commandent ces deux passages. De là on pouvait toujours
 surveiller les mouvements de l'ennemi et même, au besoin, l'ar-
 rêter dans sa marche par une attaque imprévue. Jusqu'à ce que
 de meilleurs documents soient produits sur ce sujet, nous ne
 voyons pas, quant à nous, la possibilité d'expliquer autrement
 l'existence de ces deux Chatelards placés exactement dans la
 même position, sur le bord des seules voies de communication qui
  pouvaient relier la vallée du Rhône à celle de la Loire, à une épo-