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470 JEHAN PERRÉAL. Jacob Molard, Maugiron et Philippe, principaux capitaines de l'armée, avaient été également occis en combattant. Pendant les dix années qui ont suivi ce grand événement politique, on cherche en vain le nom de Jehan Perréal dans les registres Consulaires, sans doute parce que l'artiste étant parvenu au déclin de sa vie, le reste de sa carrière s'est écoulé paisiblement à Lyon, entre la satisfaction du devoir accompli et une réputation de mérite bien justifiée. Cependant il a dû assister au décès de la reine Anne de Bre- tagne, survenu le 9 janvier 1514. Il a pu voir le mariage de la jeune reine Marie, fille du roi d'Angleterre, avec le vieux roi Louis XII (1); enfin êlre témoin oculaire de la mort de ce roi, le 1er janvier 1515, puisque ses services à la Cour, comme peintre et valet de chambre, furent agréés par François I er , dans le môme temps. On ne le retrouve qu'en 1523, muni de lettres patentes dans lesquelles il est désigné, une seconde fois, pour diriger les tra- vaux des forlificalions de Lyon. 11 s'agissait, pour lui, de conclure des marchés, de donner les prix-faits aux ouvriers. Il refusa cette mission. Il s'abstint en faveur de laville, dit la déclaration de la Commune, rappelée par M. Bréghot du Lut, dans ses Mélanges, page 335. Il est à supposer que la ville de Lyon, voyant avec peine son budget supporter chaque jour de nouvelles charges, no- (1) M. Léon de la Borde, dans sou appendice à la renaissance des arts à la Cour de France (Histoire des Peintres, par C. Blanc), cite un fait qui justifie la présence de Jehan de Paris à la Cour de France. Lorsque Louis XII fut sur le point d'épouser Marie d'Angleterre, il en- voya à sa fiancée Jehan de Paris et le sieur de Marigny, avec mission de diriger le goût des couturiers qui devaient accoustrer la princesse anglaise, à la mode de France. . On prétend même que Perréal fut envoyé à la Cour d'Angleterre, par François I e r , pour faire le portrait de son allié Henri VIII.