Revue du Lyonnais » série 2 - n°27 ( 1863 ) » pp.434

434                           LYON RESTAURÉ.

 veut oublier le tumulte des affaires. Tout près de là, le parc de
 la Tête-d'Or, avec ses pelouses immenses, ses bassins, ses futaies
 et ses rivières, offre un joli échantillon du bois de Boulogne pa-
risien.
    Je ne suis pas Lyonnais et, cas plus grave, je suis admirateur
 enthousiaste des splendeurs parisiennes, mais j'ai souvent sta-
 tionné à Lyon, et dans les courses nombreuses que j'y ai faites,
j'ai contracté souvent un vigoureux appétit ; or, je dois le dire,
Lyon offre aux personnes adonnées au culte du dieu qu'adorait
Brillât-Savarin une foule de temples gastronomiques où, pour un
prix modéré, les plus gourmets peuvent donner satisfaction à leur
petit péché mignon.
    Et d'abord, à Jove principium, quelle table plus luxueuse-
ment servie que la table d'hôte de l'hôtel de Lyon? Tout y est
exquis, etle service à la russe en est d'une correction parfaite.
    Aux deux hôtels de l'Europe et de Provence, le service et la
cuisine, quoique moins modernisés qu'à l'hôtel de Lyon, n'en est
pas moins confortable (1).
    Si vous êtes seul, si vous voulez dîner sans vous astreindre aux
petites tyrannies de la table d'hôte, allez donc à l'hôtel Bauquis,
et vous y dînerez délicieusement. Pour les dîneurs isolés, Lyon
possède aussi une foule de restaurants et de cafés-restaurants, en
tête desquels se distinguent le restaurant Antoine, rue de l'Im-
pératrice, le restaurant Victor, place de la Préfecture (2), le café
de l'Opéra, le café des Deux-Mondes, le café Casati, les cafés du
Rhône et de la Perle, pour les déjeuners surtout. Lyon se trouve
placé dans un centre œnologique privilégié. Les vignobles du
Beaujolais et du Maçonnais fournissent à l'approvisionnement le
plus abondant des tables lyonnaises. Les grands vins de la Côte
du Rhône, tels que la Côte-Rôtie, l'Ermitage, Cornas, St-Peray,


  (1) Notre ingrat touriste oublie l'hôtel Collet, le plus fréquenté des hôtels
de notre ville.
  (2) Eh ! quoi, pas un mot du restaurant Gay, à Fourvières, et de Caillot,
dont les fourneaux sont perchés au-dessus de la tête de l'Homme-de-la-
koehef Qu'on y aille au moins pour la vue.