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                          UNE NOCE.                        409

   — C'est bon, répondit M. Girard, si lu désires le revoir
au moment môme où il vient de te quitter, ton incertitude me
semble assez fixée; ne le vante donc plus de la confiance ab-
solue que tu as dans ton vieux père.
   Et il quitta sa fille en souriant.


                             VII.

    Quand, huit jours après, Frédéric arriva aux Grandières, il
n'y trouva que M. Girard qui était occupé des derniers soins
d'une abondante vendange. Après avoir laissé souffrir quelque
temps son neveu d'une impatience que la politesse seule lui
faisait dissimuler, M. Girard lui dit :
    — Tu t'ennuies ici. Un villageois qui pense à sa cuvée n'a
pas le temps d'être aimable ; rends-moi donc un service : Louise
doit être aux Ormoyes ou au moulin, va la trouver et prie-la
de m'envoyer Bellouart et Claude, si elle n'a pas besoin d'eux,
car je manque de bras ici.
    — Je cours faire voire commission, cher oncle, répondit
Frédéric enchanté.
   •Guidé par les indications de la fermière, Frédéric descendit
jusqu'aux ormes du verger sous le feuillage desquels se cachait
 un pavillon rustique bien connu de lui, car c'était de ce pa-
 villon que sa mère et celle de Louise surveillaient les jeux de
 leurs enfanls tout en échangeant des confidences et en jouis-
 sant de la fraîcheur du paysage. Il entra dans ce petit réduit
 par la porte enlr'ouverte et il !e trouva avec étonnement tel
 qu'il était resté dans ses souvenirs.
     — Ah! vous voilà, dit Louise,d'un son de voix profond et
 le visage animé par une émotion soudaine, puis elle montra
 du doigt à Frédéric un fauteuil en face du sien. Involontai-
 rement Frédéric regarda ce siège recouvert d'une ancienne
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