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JEHAN PERRÉAL. 397 Anne de Bretagne séjourna à Lyon pendant toute la durée de la campagne qui fut, du reste, aussi courte que glorieuse. Cinq mois après, le 25 août, le roi rentrait couvert de lauriers. On avait écrit au trésorier Grollier et à Jehan de Paris, à ' Milan, pour savoir les intentions du monarque concernant sa réception. Le Roi fit répondre qu'il défendait qu'on lui fît une cérémonie onéreuse pour la ville. Voici les expressions de cette réponse sur le registre municipal : « Le lundi 21 juil- « let, noslre sire n'entend lui estre faicte aulcune entrée, et « plustôt le défend; s'est déclaré qu'il ne passeroit pas par « ceste ville s'il scavoit qu'on luy fist entrée. » La seule exhibition tolérée fut celle d'un parron en pierre (pilier ou colonne), surmonté d'une pomme d'or, figurant, sans doute, la boule du monde, et sur lequel on devait placer le buste du roi. Ce buste, confié au ciseau du sculpteur St-Priestz, fut exé- cuté d'après la pourlraiclure du Moi, faicte de la main de Jehan de Paris. La colonne fut placée sur la l l m e pile du pont du Rhône. Quant à la reine, elle n'eut aussi qu'à se louer de l'accueil que lui fit la population lyonnaise. On en trouve la preuve dans une communication importante que cette princesse char- gea Perréal de faire, en son nom, aux Conseillers de Lyon. « Le samedi 28 août 1509, Jehan de Paris, varlet de « chambre du Roi, noslre Sire, a faict raport que la reine « qui partit de Lyon, yer matin, avant son parlement luy « dict quelle estoit très contente de la dicte ville, et de ce « quelle y avoit demourée. Elle a trouvé la dicte ville et les « habitans en ycelle, si bons et de si bonne sorte quelle en « aura longtemps mémoire, et quand ceux, du dict Lyon « vouldroient quelque chose devers le roi ou d'elle, elle sera « contente que l'on s'adressera à elle du vouloir quelle a Ã