page suivante »
ÉGLOGUES DE VIRGILE. 27S il s'esl permis une autre licence quelques vers plus haut : Terrasque tractusque maris cœlumque profundum ; v. 51. Il était si facile d'écrire, et alors tout allait de soi : Et terras tractusque maris cœlumque profundum. A côté de ces licences poétiques, ou si l'on veut de ces archaïsmes, notons une ellipse digne de remarque: le se- cond incipe, parvc puer renferme implicitement l'idée risu luo cognoscere malrem; et si l'on veut bien suivre la pensée de l'auteur, on restera convaincu, comme nous, que non risêre parentes qui suit, est une expression elliptique pour risu non cognovêrc ; rien n'est plus naturel que ce langage; tout s'enchaîne et s'explique ; j'espère que ces remarques de détail, qui en définitive s'appuient sur l'autorité de Quinti- lien, entraîneront enfin la conviction dans l'esprit du lecteur attentif. Citons ici un des traducteurs qui a le plus approfondi cette question en sage critique : « 11 est inconcevable, dit-il, que dans un passage sur lequel Quintilien, craignant appa- remment les corrections téméraires (25) de quelque grammai. rien futur, a fait cette note, il est, dis-je, bien inconcevable que quelques grammairiens l'aient emporté sur l'autorité de Quintilien, et surtout de Quintilien copiant le manuscrit au- Virgilio annuerunl gaudcntcs rure camœnre. Horut. Ut gcnus audicrunt, animos pater agnitus augot. Ovid. Nec cithara, intonsse profucrunlque eomae. Tibul. Nec tua defuerunt vcrba, Thalassc, tibi. Mart. (25) Je doule tort que le lecteur soit bien satisfait de la singulière note que voici: v Le mot parentes se rapporte à deus et à dea, selon moi... — Dans la leçon que j'adopte, la ligure de Quintilien est conservée ; mais je l'appli- que au mol parentes que je traduis par mère. » (Lauwercyns, Bucoliq. de Virg., 1831.) La première remarque appartient à Politien et à Turiièbc ; mais je ne sache pas que personne veuille revendiquer la seconde.