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                           CME NOCE.                          225

   — Mais, mon cher oncle, ne-vous semble-t-il pas
   — Monsieur, dit Batiste, dont l'entrée coupa la parole à
 Frédéric, il nous arrive deux Messieurs de Mâcon.
   — Et que vienuenl-ils faire ? que demandent-ils ? dit
M. Girard.
   — C'est Mademoiselle qui leur a écrit pour la noce. Et
ce sont de vrais bons musiciens, Monsieur, car les voilà qui
demandent à boire en arrivant. Mais que vont dire Joseph
Raille et Petrus Poinsol, les musiciens d'ici I que vont-ils dire,
Monsieur?
   — C'est bon, Batiste, si Mademoiselle ne l'a pas donné
d'autres ordres, commence par faire déjeûner ces braves gar-
çons.
   — J'y vais, Monsieur, et je puis dire qu'ils seront contents ;
mais je vous assure que ce sont des musiciens finis, ils n'ont
pas faim du (oui, ils n'ont que soif.
   — Eh bjen, mon cher oncle, dit Frédéric lorsque Baliste
fut sorti, croyez-vous que Louise m'en voudra si je ne remplis
pas ses intentions?
   — Mon cher ami, va vite faire ta commission, car il n'y
a rien d'aussi fâcheux qu'une surprise manquée. L'effet de
la montre serait perdu si lu ne la donnais pas tout de suite,
caries commères diraient de porte en porte: «La belle mariée!
on voit bien qu'elle épouse un malheureux ! pas une pauvre
chaîne! » Claude entendrait ou devinerait ces commentaires,
et tu ne sais peut-être pas encore cela, mon garçon , mais il
y a des piqûres d'épingle qui font de larges blessures. Louise
sent si vivement les délicatesses du cœur, que sans l'en vou-
loir dans le sens boudeur du mot, elle serait attristée de priver
ces braves gens de ce plaisir. Va donc, va donc           Eh! tu
n'y peux plus aller, il esl trop tard, vois de cette fenêtre !e
marié et sa famille qui vont a la ferme.
   — Ah! comment faire maintenant?