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122                         JEHAN PERRÊAL.

de ses intérêts pécuniaires, pour un artiste. Il aimait, dit-on,
l'argent. Cet amour du lucre ne nous paraît pas démontré.
Nous accordons qu'il était très-épris de son propre mérite ;
mais pardonnons-lui cette faiblesse, puisqu'elle l'a conduit
à s'élever au-dessus des autres artistes de son temps, et que
l'excuse se trouve dans le talent même.
    II savait aussi faire les vers, ce qui explique son intimité
avec les écrivains contemporains, tels que Jehan Lemaire (1),
Corneille Agrippa, les poètes Crétin (2) et Marot, ainsi que
nous aurons bientôt l'occasion de le remarquer, lorsque nous
raconterons les entrées de nos rois à Lyon.
   Enfin, le savant médecin Corneille Agrippa (3) écrivait de
  (1) Ce nom est écrit en un seul mot : hemaire, au lieu do Le Maire en
deux mots, parce que celui qui le portait signait ainsi lui-même.
   M. Sirand (Voir la 1 I e Course archéologique dans le département de
l'Ain), a donc été induit en erreur par une lettre de Jehan de Paris, en
date du 15 novembre (1509?) dans laquelle l'orthographe du nom de
Le Maire n'est pas exacte.
   Jehan Lemaire, indiciqire (historiographe) du comté de Bourgogne, est
né à Bavai (Belgique), en 1 4 7 3 ; il était poète, historien, théologien, il
cachait quelquefois son nom, dans ses écrits, sous l'anagramme de Eriamel.
   Il devint solliciteur (intendant des bâtiments) de Marguerite d'Autriche,
et son nom se rencontre fréquemment à l'occasion de l'édifice de Brou.
   On trouve un article sur Jehan Lemaire dans Paquot, édit. in-12, et un
autre dans les Mémoires de l'Académie des inscriptions, XIII, p. 593.
  (2) Le poète Crétin a été cité avec dédain par Rabelais, et loué par Jehan
Lemaire et par Geoffroy-Thory, à l'occasion de sa chronique de France.
  On prétend que son vrai nom était Dubois.
  (3) Corneille Agrippa fut conseiller et devint historiographe de Marguerite
d'Autriche.
  Ce fut lui qui prononça, à Malines, l'oraison funèbre de cette princesse.
(Guichenon, Savoie, II, p. 189, édit. de Turin.—Voir aussi l'église de
Brou, par M. Philibert Le Duc, p. 32.)
   En 1534, ce savant prenait les qualités de docteur ès-deux droits, che-
valier, conseiller, indiciaire et historiographe de l'empereur Charles-Quint.
   A cette époque, il recevait 250 livres par an, comme conseiller et his-
toriographe.