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JEHAN PERRÉAL. 419 des parents à Lyon qui portaient, comme lui, le nom de Jehan et le même surnom de Paris. Il serait donc plus exact de conclure que la famille Perréal était originaire de Paris ; qu'elle se fixa à Lyon dans le XVe siècle, et que les enfants de Claude furent surnommés de Paris, pour les distinguer des Perréal d'une autre bran- che de la même maison. On lit dans les pièces de dépenses d'Alardin Vannier, tré- sorier, receveur de Lyon, ce qui suit (1) : « Item à Jehan de Paris, pour avoir adressé le chariot et y « deviser ce qui esloit nécessaire, XX sols tournois, dépense « faite en la semayne commençant le 21 e jour du mois « d'avril de l'an 1483. Ce mot adressé pour adressié [adressiare, d'après Roque- fort), signifiant redressé, réparé, il n'est pas douteux qu'il s'agit ici d'un chariot réparé, et non d'un carrosse neuf dont le dessin aurait été donné par Jehan de Paris. D'ailleurs, le prix payé de 20 sols tournois, (environ 6 fr. de notre monnaie actuelle) ne semble justifier qu'une dé- pense peu importante. Quoi qu'il en soit du rôle joué par Jehan Perréal, dans cetle circonstance, il n'en demeure pas moins établi que, soil comme artiste, soit comme familier de la Cour, déjà on s'adressait à lui en 1483. Effectivement, l'histoire de Louis XI rapporte que sur la fin de sa vie, ce prince qui se tenait, depuis longtemps, ren- fermé dans sa résidence du Plessis-les-Tours, livré, dans l'ap- préhension de la mort, à des pratiques de dévotion exagérée, fit venir de Calabre, le célèbre François de Paule,afin d'en- tendre ses pieuses exhortations. Ce religieux avait la répu- (1) Archives de l'art français (1861), noie de M. Rolle, archiviste-adjoint à Lyon, à l'occasion d'un chariot mis à la disposition de François de Paule, pour se rendre de Lyon au Plessis-les-Tours.