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464 UNE NUIT DK BiSSOL ,TION. MADAME DE FRESNE. Vous deviez avoir de graves motifs pour résister ainsi aux intentions de Madame la baronne... LE VICOMTE. De très-graves, Madame, et reposant entièrement sui- des considérations qui vous sont personnelles. MADAME DE FRESNE. (avec étonnemenl). . . . Qui me sont personnelles LE VICOMTE. (La rassurant du gesle). Les voici... Je puis (accentuant) et je dois les dire pour ma justification. MADAME DE FRESNE. Vous me mettez sur la sellette, Monsieur le vicomte. LE VICOMTE. Non, Madame (d'une manière bien sentie), sur un pié- destal, comme une idole... MADAME DE FRESNE. (S'inclinant). Vous cherchez" à racheter par des habiletés de langage, l'étrangeté de ma situation... LE VICOMTE. Puissé-je réussir, Madame, à vous rendre cette situation encore quelques instants possible, supportable.... MADAME DE FRESNE. J'écoute, Monsieur le vicomte. LE VICOMTE. La première fois que j'eus l'honneur d'entendre pronon- cer votre nom, je le trouvai très-euphonique ; votre prénom qu'on me révéla me parut plus doux encore, et j'eus l'intui- tion immédiate que l'un et l'autre devaient parfaitement convenir à la personne.,. Puis vint le portrait aux fines ci- selures (regardant Madame ne Fresne), ressemblant à ce point que je le crus flatté. On le compléta en disant que vous excelliez dans les arts d'agrément (tout ceci rapide- ment), que chose peu commune vous saviez allier les goûts du monde avec ceux de la maison, que vous étiez l'assem- blage le plus complet de toutes les qualités de l'âme et de l'esprit ; enfin on me cita de vous un trait si touchant de naturel et de bonté que j'en pris le frisson et que ma réso- lution fut immédiatement et irrévocablement arrêtée de ne jamais vous voir!...