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                   LES SARRASINS DANS LE LYONNAIS.                          385

Le clergé seul prolesta contre les propagateurs d'une religion
nouvelle, et le clergé seul eut à subir les lois de la guerre
avec une impitoyable rigueur. Les juifs surtout firent cause
commune avec les musulmans,et leur influence,puissante dans
toutes les cités, ne contribua pas peu à faciliter l'envahisse-
ment du pays (1). A Loudun, comme ils appelaient Lyon, les
musulmans s'emparèrent des biens de l'Église, renversèrent les
couvents (2),mais respectèrent la population; le culte extérieur
fut seul défendu, les mœurs et les lois furent conservés (3).

   (1) « Les Juifs étaient très-nombreux, très-riches et très-forts dans les
villes septimaniennes, et ils secondaient partout la conquête arabe de leurs
intrigues en représailles des lois tyranniques portées contre eux. » (Henri
MARTIN, Hist. de France, tom. 2.)
    « L'évêque Agobard écrivait à l'archevêque de Narbonne Nibridius :
Dieu mercy, il n'y a plus de païens en ce pays, mais il y a quantité de
juifs qui demeurent en cette vilie et sont répandus dans tous les lieux
circonvoisins. » (MENESTRIEU, Hist. cons., p . 216.)
    (2) « Les Sarrasins, dans leurs invasions, avaient dévasté la plupart des
églises et des couvents et avaient aliéné les biens affectés à ces établisse-
ments. « (REWATO, Invasions des Sarrazins.)
    « L'an 732 ? Les Sarrasins entrent en Bourgogne, ruinent Autun jusques
dans ses fondements. L'église de Saint-Nazaire fut brûlée avec tous les
titres et papiers. Le monastère de Saint-Martin, fondé par la reine Bi une-
haut et où elle reçut la sépulture, fut pillé et détruit ; celui de Saint-Jean-
 le-Grand eut le même sort. » (Edme THOMAS, Hist. d'Autun.)
    (3) « Les villes qui avaient capitulé conservèrent leurs comtes goths ou
romains, leurs lois nationales et l'exercice de leur culte dans l'intérieur
 des églises, mais à condition de recevoir des garnisons musulmanes, de
 payer le kharad, tribut annuel qui variait du dixième au cinquième des
 revenus fonciers, et peut-être de livrer leurs chevaux et leurs armes, ainsi
 que les trésors de l'Église. Les domaines de la couronne et des citoyens
 morts en combattant les musulmans furent confisqués, probablement avec
 la majeure partie des biens de l'Église. » (Henri MARTIN, Hist. de France,
 tom. 2.)
     « L'exercice libre de la religion chrétienne était garanti dans l'intérieur
 des églises. Toute église existante devait être conservée ; mais il n'en pouvait
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