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196 HISTOIRE DU BEAUJOLAIS dit Louvet. Malheureusement les preuves de l'histoire de Louvet ont été perdues à notre grand préjudice. Sous Humbert le Jeune, entre plusieurs actes du même genre, je citerai celui de la dame d'AîlIy. Cette dame cède au sire de Beaujeu en alleu le château d'Ailly, situé dans la paroisse de Parigny, près de Roanne. Elle le cède avec le consentement de ses héritiers, qui le reprennent immédiate- ment en fief d'Humbert de Beaujeu à qui ils en font hom- mage (1), Ces trois exemples, pris à trois époques éloignées, dans le cours du douzième siècle et sous trois seigneurs différents, prouvent à la fois l'ascendant croissant de la maison de Beau- jeu et l'irrésistible courant qui précipitait dans le système féodal les propriétaires restés jusque-là indépendants. Néan- moins les alleux ne disparurent pas tous. Il en est qui traver- sèrent la féodalité. Louvet cite un dénombrement rendu en 1540, à Saint-Jean de Turigneu, en Bombes, lors duquel le propriétaire, Gabriel Bozari, prétendait posséder en franc alleu, le bois appelé bois Dumont, § II. SIRES DE BEAUJEU AU DOUZIÈME SIÈCLE. Guichard, époux de Lucianc do Uochefort, 1100-1137. — Humbcrt-lc- Vieux, fondateur de l'abbaye de Belleville, 1137-1192. — Ilumbcrt-Ie- Jeune, fondateur de Villcfranchc, parallèlement avac son père pendant plusieurs années, 1179-1189. Une observation préliminaire est nécessaire. Il ne faut pas accorder aux dates une inflexibilité rigou- reuse. On s'accorde généralement à placer l'avènement de Guichard à l'an 1100. Cependant on cite un acte d'Humbert, (1) Louvet, Histoire man., quatrième partie, chap Vit.