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AU XIIe SIÈCLE. 197 son père, en 1101. Il figure comme témoin dans une dona- tion faile par Hugues, archevêque de Lyon à l'abbaye de Savigny (1). La mort de Guichard est fixée à 1137. Pourtant depuis quelques années il avait cédé l'administration de ses domaines à son fils Humberl, si bien que l'on pourrait trou- ver des actes souscrits par Humberl, en qualité de sire de Beaujeu avant 1137, ce qui n'infirmerait en rien cependant la réalité des dates. Tout cela tient a ce que, à l'imitation des premiers Capétiens, les sires de Beaujeu associaient de leur vivant leur fils aîné, le successeur présumé, à la seigneu- rie. Cette espèce de collaboration du père avec le fils, dans le gouvernement seigneurial, collaboration presque constante dans les premiers siècles; n'a pas peu contribué à jeter beau- coup de confusion dans les tables généalogiques. Cette observation es! principalement applicable aux trois sires dont nous allons esquisser une courte biographie arra- chée çà et là à l'aridité des documents. Guichard, après 1107, épousa Luciane de Rocheforl, fille de Guy Troussel, comte de Rocheforl, sénéchal de France. Celte jeune femme avait été fiancée à Louis VI, dit le Gros. Trois années après les fiançailles, on découvrit que les fiancés étaient parents au degré prohibé et tout fut annulé. Guichard succéda au roi de France. J'ai peine à («'expliquer cette alliance. Comment le chef obscur d'une baronnie inaperçue par- vint-il à avoir pour femme celle qui avait été fiancée à Louis de France? Comment put-il l'emporter sur des concurrents nécessairement nombreux et puissants? Ce bonheur a été attribué aux grandes qualités qui le dis- tinguaient entre tous. « Il était grand, généreux et esclave de sa parole, » dit (1) Lamurc, Misl. des comtes de Forez. Paris, 1860, 1 e r vol. p. 125. — Note. — N° 819 du Cariulaire de Savigny.