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                  1Ë CHATEAU DE CARILLAN.                   49

introduction auprès de Marguerite. Mon impolitesse étourdie
devait même me servir: Salue-t-on celle que l'on aime?
    Je revins un peu lard à la maison pour déjeuner. Ma sœur
m'attendait:
    — D'où viens-tu? me dit-elle.
    — Je n'en sais rien, répondis-je. Le soleil m'a tenté et je
suis allé faire un tour de promenade.
    — Cela ne t'arrive pas assez souvent pour qu'on le le
reproche. Je crains bien qu'à présent tu sois converti à la
philosophie champêlre de M. Julien Leroy. Voilà ce que c'est
qu'un ami dangereux ! Il suffit de son exemple pour déranger
un jeune homme trop laborieux.
    As-tu, par hasard, rencontré quelqu'un dans ta prome-
nade?
    — Bah! si matin!... comment veux-tu? balbutiai-je.
    — Je gagerais cependant que ta bonne étoile t'a conduit
 sur le chemin de Dampierrc.
    N'as-tu pas pris par ici... et par là?...
    Et ma sœur, m'attirant à la fenêtre, me retraça et me fit
 reconnaître le chemin que j'avais pris au hasard une heure
 auparavant.
    — Oui! répondis-je, un peu honteux, à toutes ses ques-
 tions.
     — Et alprs, continua Rose, pourquoi me mentir?... Ne
 savais-je pas qu'elle devait revenir de Dampierre ce matin.
 Ne l'ai-je pas vue arriver tout à l'heure et embrassée à son
 retour?... Comment as-tu la pensée et l'espoir de me trom-
 per?... Elle est bien malheureuse, va !...
     — Qui?        Marguerite? Malheureuse! m'écriai-je avec
  une véhémence qui fit rire follement ma sœur.
     — Eh! oui. Elle quitte la ville exprès pour fuir un jeune
 homme qu'elle voit Irop souvent, et qui n'a su que l'offenser,
  involontairement peut-être. Il paraît que le premier objet
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