Revue du Lyonnais » série 2 - n°24 ( 1862 ) » pp.166

166                RECHERCHES SUR LES RAPPORTS
fois le sceptre de la médecine et celui de la chirurgie. On
l'a dit avec raison : «Rechercher quelle a été l'influence
« des travaux d'Hippocrate sur la marche de l'esprit
« humain appliqué à la recherche de la vérité en méde-
« cine, ce serait tracer une histoire philosophique de l'art
« de guérir tout entier.» [Biographie méd.) Nous nous
bornerons donc à quelques points principaux , en nous
en référant au témoignage des plus grandes autorités sur
ces matières.
    Nul n'ignore que c'est à son génie qu'on doit \'art de
la prognose: « la lecture attentive de son traité dupro-
c nostic prouve qu'Hippocrate avait porté au plus
 r
 « haut degré de perfection la science du symptôme.
« Cette production, dans laquelle il ne s'est pas montré
« moins habile observateur que dans les aphorisrnes ,
 « contient en outre ses opinions sur les crises, etc.
    « Etudié comme nosographe, Hippocrate a été et
 « sera sans doute toujours mis au premier rang parmi
 « les observateurs qui ont écrit avec une précision et
  •
 « une exactitude admirables les phénomènes morbides.
 « Il a créé l'art de décrire les maladies (3) ; il a été pour
 « elles ce que Linné fut plus tard pour les plantes.»
(Jourdan et Boisseau, Biographie médicale, éd. Panc-
koucke).

   (3) « La Séméiotique n'existait point avant Hippocrate, elle est sortie de
ses mains telle à peu près qu'elle existait encore vers le milieu du dernier
siècle.
   « Il a porté la science du diagnostic de plusieurs maladies qui se ressem-
blent beaucoup à un degré de perfection qu'on admire et qu'on a peine à
comprendre de la part d'un médecin qui n'ouvrait pas de cadavres.» (De-
zeimeris, Dict. hist.)