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142                    ORIGINES DE LUGDUNUM.

   Et, réunissant dans la même consécration les noms de plusieurs
divinités, par : BORVONI ET DAMONJE, ROMM ET AVGVSTO
ET MARTI SEGOMONIE, etc.
   Segusiano , dénomination topique , par : JOVI PENNINO ,
HERCVLI MACUSANO, etc.
   Pour les deux premières lectures ;
   On a :
   1° Le gaël. siann, voix, siansa, harmonie, proposé par Mone
(Belg. Antiq.) et très-convenable pour Apollon, dieu de la mu-
sique et des vers ; mais il est douteux que les Gaëls aient donné
à leur dieu-soleil les attributs de la divinité grecque.
   2° Le cymr. huan , analogue au goth. sunno , à l'allem.
sonne, à l'ang. sun, au sans, sunus, de su, darder, rayonner;
synonyme, par conséquent, de <ï>oKos, Aîy'ksrris, surnoms du
dieu de la lumière dans la Grèce antique (1).
   3° Et mieux le gaël. sion, ciel ou clarté diurne, en sans.
syàna, soleil ; ce qui ferait remonter jusqu'aux Gaëls, prédéces-
seurs des Cymres, l'adoration du dieu Siannus.
   La troisième interprétation ,,qui me semble de tout point ac-
ceptable, Segusianus, se recommande par une foule de précé-
dents épigraphiques. A Pcnninus et Macusanus, cités plus haut,
on peut adjoindre : Anvalonnacus (2), Averanus, Astoillinus,
etc. (3).
   Comme ethnique analogue à Segusiavus, adopté dans ces
derniers temps, Segusianus remet en mémoire : Vellauni et
 Vellavi, Pictavi et Piclones, Andes et Andecavi, etc. La- suite
de cet essai devant amener une discussion des doubles appel-
rations ethniques , je m'abstiendrai pour le moment de toute
autre observation.
   Comme orthographe, Segusianus, si les NN existent (4), s'étaye
  (1) Huan, primitivement shuan (l'/jcymr. ayant remplacé le sa sansc.),
aurait fait shyan et sian, comme suif ou sulef Sulphus, sylphe, silphe, etc.
  (2) M. de Fontenay, Autun archéologique, p. 98.
  (3) M. A. Dumège, addit. à l'Hist. du Languedoc, passim.
  (4) M. Monfalcon donne Sianus et Siannus (Hisl. de Lyon, t. II, pp. 1312,
1364).