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              DE L'EXCLUSIVISME EN ARCHÉOLOGIE.              463

   Une foule de procédés ont été mis en pratique pour arriver
à créer une sorte d'architecture gothique à bon marché, et
tous n'ont abouti qu'à en faire honteusement la charge et à
la parodier misérablement. On n'a reculé devant aucun
moyen, quelque peu avouable qu'il fût, pour figurer dans
certaines églises un style quelconque emprunté au moyen
âge.
   Indépendamment du plâtre et des ciments qui viennent
fréquemment en aide aux architectes dépourvus de ressources,
pour simuler des arcatures, des ares-doubleaux, des mou-
lures , l'esprit inventif de certains constructeurs s'est surtout
signalé par les voûtes gothiques en planches auxquelles sont
accolées des nervures en bois !
   Mais voici encore une nouvelle manière de bâtir, aussi ingé-
nieuse qu'économique et qui semble devoir laisser, bien loin
en arrière, tous les expédients que nous venons de signaler.
Nous voulons parler de l'église de Saint-Eugène, à Paris,
où la fonte de fer est en grande partie substituée à la pierre
et la remplace dans les piles de la nef, dans l'armature des
voûtes et dans les châssis des roses et des fenêtres.
   Nous ne chercherons pas à faire ressortir les avantages ou
les inconvénients inhérents à ce genre de structure , parfai-
tement en rapport, d'ailleurs, avec le génie industriel de notre
époque, nous dirons seulement que ce n'est pas là l'œuvre
d'un architecte, mais celle d'un ingénieur constructeur d'usi-
nes, d'entrepôts de marchandises et de gares de chemins
de fer.
   Si l'auteur de l'église de Saint-Eugène croit avoir ainsi
trouvé le moyen de reproduire avec supériorité le style de
nos cathédrales, il se trompe étrangement. Ce style n'est
réellement admirable que parce que la pierre y atteint un
degré de délicatesse qui ne semble raisonnablement possible
que par l'emploi du métal; c'est là surtout ce qui fait hon-