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464 DE L'EXCLUSIVISME EN ARCHÉOLOGIE. neur aux architectes de celte époque, et ce qui constitue le principal mérite de leurs œuvres. On pourrait même leur reprocher d'être tombés, parfois, dans l'exagération en don- nant, à quelques parties' de leurs édifices, une légèreté qui outrepasse les prescriptions ordinaires de l'architecture ; mais au moins, dans cet excès de spiritualisme auquel tendaient constamment leurs œuvres structurales, ont-ils fait preuve d'une grande habileté dans la conception, aussi sûre que hardie, de l'ensemble de leurs monuments. Ceux-ci auront toujours un grand caractère et une valeur artistique incontes- table; il ne saurait en être de même des bâtisses du genre de celles de Saint-Eugène que l'on peut exécuter en quelque sorte mécaniquement et à l'infini, sans qu'il soit nécessaire de déplojer la science de statique des constructions ogivales. Mais au milieu de tous ces essais, de toutes ces tentatives, souvent dérisoires pour aborder l'art du moyen âge, il est facile de remarquer que la pensée fixe des architectes a été de s'affranchir des difficultés du système butant qui en est l'essence même et la base fondamentale. Nous ne les en blâmons pas assurément ; mais ce qu'il est. permis de leur reprocher, c'est d'avoir adopté sans réflexion certaines dispositions de plans qui devaient inévitablement les entraîner dans les complications qu'ils redoutent aujourd'hui, et de n'avoir su y échapper, trop souvent, qu'à l'aide de moyens puérils et tout à fait indignes de leur art. L'architecture ogivale, toute admirable qu'elle soit, par sa hardiesse de structure et sa science de pondération, nous semble cependant, sur certains points, plusspécieuse que ra- tionnelle, pratiquement parlant, et peu susceptible d'être prise à la lettre dans nos constructions actuelles. En effet, nous trouvons difficilement, sous ce dernier rapport, la raison plausible de cette ordonnance de la plupart de nos monu- ments gothiques, qui exige, pour contenir l'effort des voûtes