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462 DE L'EXCLUSIVISME EN ARCHÉOLOGIE. Mais ce que nous ne nous expliquons pas aujourd'hui, c'est que, depuis celte époque, une longue expérimentation de l'art gothique n'ait pas encore ouvert les yeux à la plu- part des architectes qui s'en occupent, sur les résultats tou- jours infructueux et souvent pitoyables d'archéologie pra- tique. On aurait dû reconnaître, il y a longtemps, que nous nous étions attaqués à une architecture plus puissante et plus sa- vante que nous ne l'avions supposé tout d'abord, et que l'œuvre des cathédrales qui était, au moyen âge, l'idée dominante du moment, et au service de laquelle se dévouaient toutes les forces vives du pays, ne pouvait plus recevoir, de nos jours, la môme impulsion. En étudiant mieux les tendances véritables de notre épo- que, on aurait pu se convaincre qu'effectivement la cons- truction de nos églises n'est plus pour nous que d'une im- portance secondaire, et que nos préoccupations de tous les instants nous poussent vers un tout autre but : vers l'indus- trie. Nous constatons simplement le fait ; nous ne le ju- geons pas. En cherchant à reproduire littéralement le moyen âge, on s'est surtout grandement abusé, sous le rapport de l'écono- mie que présente, au dire de quelques ouvrages d'architec- ture religieuse, l'art gothique tel qu'il apparaît dans nos cathédrales. Et il n'y a là rien d'étonnant ; depuis longtemps on a pris le parti de tout exalter dans cet art, et de ne lui reconnaître aucun côté défectueux. A en juger, cependant, par les efforts de toute nature qui ont été faits en vue d'éluder les difficultés de la construction ogivale,on peut se convaincre d'ailleurs, qu'interprétée comme le veut l'archéologie, elle a des exigences peu en rapport avec les faibles ressources dont nous pouvons disposer au- jourd'hui en faveur de nos églises modernes.