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454            ÉLOGE DO DOCTEUR POINTE.
plètes h l'époque où il futremplacé, elles l'étaient à son
insu ; sa parole avait subi l'influence de l'âge, mais l'âge
n'avait pu modifier ses habitudes laborieuses ; sans
cesse préoccupé par quelques nouvelles productions ,
comment pouvait-il s'apercevoir que son intelligence se
dérobait à l'influence de sa volonté ! L'idée fixe, prédo-
minante chez lui, qu'il pouvait ce quil voulait, ne
laissait point de place aux idées de retraite, sinon dans
un avenir qu'il reculait sans cesse, aussi lui fut-il impos-
sible d'accepter avec résignation le coup qui le frappait.
    A dater de cette époque, l'élément nerveux, qui ser-
vait de base a sa frêle constitution, et qui en avait été
jusqu'alors le soutien, devint pour lui une cause d'in-
 cessantes douleurs. Plusieurs fois gravement malade, il
 semblait soutenu par l'espérance qu'un avancement
 dans l'ordre impérial de la Légion-d'Honneur viendrait
 couronner ses longs services administratifs et univer-
 sitaires; ce dernier rêve ne devait point se réaliser.
Quinze jours de souffrances aiguës mirent fin a une
existence si activement remplie et si cruellement agitée
 pendant ses dernières années. ( 14 février 1860 ) .

   Nous venons d'esquisser les faits les plus saillants
delà vie de J.-P. Pointe ; pour le bien faire connaître,
il nous reste a l'apprécier comme homme, comme
écrivain et comme professeur.
   L'homme était misanthrope ; la défiance était le fond
de son caractère, et il ne pouvait en être autrement.
Elevé pendant la terreur, privé par elle de tous les élé-
ments qui entourent ordinairement la jeunese, Pointe
avait dû de bonne heure apprendre a ne compter sur
personne pour réaliser les projets qu'une légitime
ambition avait fait naître en lui ; le souvenir de la place
honorable occupée par sa famille constituait, pour lui,.
une obligation de s'en conquérir une pareille parmi ses
concitoyens. Nous avons vu comment il y parvint, len-