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ÉLOGE DU DOCTEUR POINTE. 455 tement, patiemment, mais avançant, toujours, et ne se donnant ni trêve ni répit avant d'être arrivé a son but. Dévoré par cette idée de progresser sans cesse, il ne connut pas le repos, car sur la fin de sa carrière, le désir de se survivre dans ses œuvres l'obligeait à en prépa- rer une édition nouvelle, lorsque la mort est venue le surprendre. Chose bizarre, la misanthropie était loin d'exclure chez lui les sentiments affectifs, ses premières publications en témoignent, et nous ne pouvons nous empêcher d'en citer une preuve remarquable surtout a l'époque où nous vivons. Pointe a recueilli et conservé chez lui, en l'entourant de tous les soins que réclamait son grand âge, la servante de sa mère, celle qui avait eu soin de ses premières années, et, par une prévoyance qui prouvait l'importance qu'il attachait à cet acte, il lui a assuré, après lui, des moyens d'existence qu'envierait plus d'une famille d'artisans. Enfin, comme l'exprimait fort bien, dans un dernier adieu à son premier maître et à son ami, M. le docteur Hygonin: « Pointe fut un homme de bien, quoique doué « d'un caractère irascible et difficile ; mais cette diffi- « culte de caractère plutôt apparente que réelle, ne « l'empêchait point de s'attacher a qui savait le com- « prendre, et ses élans affectueux n'en étaient que plus « méritoires....» Comme écrivain, Pointe a utilisé toutes les positions qu'il a occupées ; son passage a l'Hôtel-Dieu comme médecin d'hôpital, a été marqué par deux publications, sa Notice sur les anciens médecins de l'Hôtel-Dieu et l'Histoire du grand Hôtel-Dieu, lui-même. Si le pre- mier de ces deux ouvrages a été dépassé, le deuxième reste encore comme le type de la description exacte du plus grand établissement hospitalier de France1; véritable