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448                ÉLOGE DU DOCTEUR POINTE.
 mençait sa longue et brillante carrière, il eut l'honneur
 d'être désigné sur la demande de MM. Alibert et Riche-
 rand, comme chef de service d'une salle de médecine,
 pendant les derniers six mois de son internat.
    Pendant cette période de trois années (1809 à 1812),
J.-P. Pointe fut le collègue de MM. Delpech, Béclard,
 Moreau, Chomel, etc.... 11 fut successivement l'interne
 de MM. Richerand, Alibert, Boyer, Fouquet et Roux,
mais ce qui est plus honorable pour lui, c'est qu'il
 devint et resta l'ami de tous ces hommes éminents.
    Le 12 août 1812, il soutint sa thèse pour le doc-
 torat (1); toute chirurgicale, cette thèse était évidem-
ment le premier jalon posé dans une carrière dont les
 événements modifièrent bientôt la direction première.
 Inspirée par M.-A. Petit, la thèse de Pointe ne lui fut
point dédiée, la dédicace en fut offerte a Lemontey,
 de l'Académie française (2). Cet oubli du jeune docteur
vis-à-vis de la mémoire de son premier protecteur,
s'explique jusqu'à un certain point! Le chirurgien de
l'Hôtel-Dieu était mort en 1811, et cette mort qui avait
été un deuil pour la cité lyonnaise toute entière,
remettait en question l'avenir de Pointe; M.-A. Petit
vivant, jamais il ne lui serait venu à la pensée de se
fixer ailleurs qu'à Lyon; cet appui disparu, il prit
immédiatement la résolution de tenter la fortune à
Paris. Le patronage de Corvisart et de Richerand qui
le chargeaient de visiter leurs malades, ses succès
scolaires, de bonnes relations encourageaient Pointe;
six années de séjour l'avaient naturalisé à Paris, et
son parti était pris, lorsque des raisons de famille l'obli-
gèrent à y renoncer.
   (1) Des fistules en général.
   (2) Lemontey était allié de la famille Pointe, il était cousin de ce
dernier. Bien que sa protection ne se fût exercée, pour le jeune étu-
diant, que dans des limites assez restreintes, ce dernier n'en con-
serva pas moins le souvenir pendant toute sa vie.