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                       ANCIEN DAUPHINÉ.                      417

   Brutus après avoir délivré Modène poursuivait Antoine, ie
chassait de l'Italie l'épée dans les reins et le forçait de cher-
cher un refuge dans les Gaules.
   Lorsque Antoine débarque à Fréjus, il n'a encore avec lui
que son avant-garde, il n'y est qu'avec ses primis copiis,
son armée est encore sur la terre italienne, aux prises préci-
sément avec Brutus.
   On se trompe ; le général attendu par Plancus, n'était pas
Brutus encore en Italie, mais un autre général amenant des
troupes de l'intérieur des Gaules.
   El d'ailleurs, dans l'hypothèse impossible où Plancus aurait
attendu Brutus, par le Lautaret et Grenoble, à quoi bon aller
l'y trouver?
   En pleine retraite, coupant les ponts, en présence d'un
ennemi d'autant plus redoutable qu'il appelait les troupes à
la défection , Plancus pouvait-il abandonner son armée? A
supposer qu'il y eût nécessité de s'entendre avec Brutus, n'é-
tait-ce pas sur le théâtre des événements qu'il fallait le faire ?
   Ce n'est pas tout! on voudrait alor^qu'au moment du péril
le plus imminent, Plancus fût venu pendant trois jours entiers
attendre Brutus à Grenoble. Plancus disait, en effet, dans
celte lettre célèbre qu'il attendait son collègue depuis trois
jours (Champ., p. 14).
   Mais on n'y a pas pris garde ; déjà je l'ai fait connaître,
c'est le 4 juin que Plancus passe l'Isère, pridie nonas junias
et sa lettre est du surlendemain 6 juin, octavo idus junias.
Plancus ne pouvait être à Grenoble depuis trois jours.
   Enfin, qui le croirait? Ceux-là même qui allèguent que
Plancus sera venu passer trois jours à Grenoble, veulent qu'il
ait quitté un moment son armée pour faire ce singulier voyage
(Champollion, p. 14).
   S'il a quitté son armée pendant trois jours, le moment a
duré 72 heures.
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