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388 NOTICE SUR M. D'AIGUEPERSE. connaissance hier en société, et qui m'a fait les offres les plus obligeantes a ce sujet. « Mais il est une autre mine bien plus riche a exploiter et a laquelle je ne touche jamais sans penser au plaisir que nous aurions, vous et moi, 'a y travailler ensemble. Ce sont les archives de Béarn et de Navarre. Après les archives de l'État, je crois que ce sont les plus riches de France ; outre une masse de documents originaux en ce qui concerne Henri IV et ses ancêtres paternels et maternels, on y trouve une foule de chartes, de lettres patentes et de lettres par- ticulières de tous les rois de France et de quelques reines, à partir de Charles VII. J'y ai copié des lettres patentes de Charles-Quint, munies encore de son grand scel, par lesquelles il demande a Henri II, roi de Navarre et grand'- père d'Henri IV, le libre passage pour l'armée qu'il envoyait contre François Ier en 1523; on y voit percer l'ambition, l'audace et la ruse qui formaient le fond de son caractère. J'ai copié aussi la réponse assez ferme d'Henri, qui refusé le passage et réclame son royaume de Navarre que Charles- Quint lui détenait. J'y ai vu des lettres fort intéressantes des chefs du protestantime, tels que Mélanchthon et François Hotman (qui signe Hotoman) adressées au roi de Navarre, père d'Henri IV. Je ne finirais pas si je voulais ne rien oublier. J'ai déjà faitplusieurs séances de deux ou trois heures, et je compte bien y retourner « Je ne sais si je vous ai parlé des Basques, population qu'on croit d'origine Ibêrienne et qui occupe une partie de ce département. Leur langue, qui n'a de rapport avec aucune langue connue, est extrêmement difficile pour ceux qui ne l'ont pas apprise dès leur enfance. Ou cite, comme un exemple a peu près unique, l'Évêque actuel de Bayonne qui l'a apprise pour parler à ses ouailles sans inter- prête. — Pau étant une ville moderne, datant du moyen-âge,