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374 SOUVENIRS. Il serait trop long de transcrire complètement ces lettres. Pour donner un aperçu de ce qu'elles contiennent, il suffira de parler de Tune d'elles, adressée direclemenl au comle d'Artois. C'est une longue diatribe contre la révolution et le nouvel ordre de choses, qu'il faut absolument supprimer à l'aide des autres puissances du continent, la Russie, la Prusse, etc.—On y remarque les passages suivants : « Grand prince, je suis le frère aîné de celui qui s'est si ouvertement expliqué aux Etats-généraux en faveur de la monarchie, el qui ne discontinue d'exorciser les barbares et les possédés qui en font partie. Il n'y a jamais eu deux manières de penser à cet égard dans notre maison. « Leurs proséliles ont essayé de faire refluer sur moi la haine que leur inspirait sa conduite. Averti des dangers d'un long séjour à la ville, je ne bouge guère, depuis longtemps, de mon château que j'ai mis en état de repousser avec cent personnes deux mille brigands de la secte nationale, qui devaient m'y attaquer. Ma fortune ne secondait point le désir de m'expalrier. « Qui sont-ils ces infâmes? si ce n'est des curés de pa- roisses, des avocats, médecins, bourgeois, el une horde de gens sans aveu, échappés à la justice, associés avec un soi- disant général, vrai fléau des têtes couronnées, avec ce mi- sérable Genevois, insatiable de vengeance et d'hypocrisie, el une cinquantaine de nobles Irès-ignobles, perdus d'honneur el de répulalion, subornés par les insulaires du voisinage el par différentes sectes, pour avilir, dégrader el détruire une monarchie dont ils ont toujours redoulé le courage et envié l'éclat.... » Plus loin, après avoir indiqué à grands Iraits comment la conlre-révolulion devra s'opérer, le comle Renaud propose l'assemblée d'une diète nationale réunie à Lyon ou dans toute autre ville que Paris, qui cesserait d'être la capitale de la