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LE DÉSERT, RÊVERIE. Un voyageur, revenu du Mexique (1), A raconté qu'au pays des Chactas , Non loin des feux dardés par le Tropique, Est un désert où l'homme, à chaque pas, Peut du repos goûter les quiétudes : Des fleurs, dit-il, peuplent ces solitudes Sur qui, malgré le cancer étouffant, L'air, pur et frais comme un baiser d'enfant, Passe au soleil, répandant les prémices Des doux parfums puisés dans leurs calices. Les colibris aux duvets éclatants, Dans son azur partout sont voletants. Sous l'herbe haute et les ombres sereines "Vit le castor. On y voit les grands chênes Les cèdres noirs que nul vent n'a brisés, Se reproduire, en spectres irisés, Dans la lumière aux limpides mirages, . Et, sur le front des bois, de blonds nuages Planer, charmants, duiant les nuits d'été. Aussi, dit-il encor, quand sous les voiles Du chaud désert, entre un million d'étoiles, (1) M. L'abbé Domenech. — HISTOIAE DES THOIENS ÃIES CRAKDS DÉSERTS, dans laquelle l'autea de cette rêverie a puisé quelques images locales. — 21* .