Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                         CHRONIQUE LOCALE.                             327
du dessous de la scène pour y préparer les trucs de la grande féerie à
surprises : le Pied de Mouton. Et alors, à notre grand regret, les Néréides
partiront avec tout le Corps de ballet pour Bruxelles, où nous souhaitons
à tous, œuvre, auteurs et artistes, succès et fortune.      J. GUIILEMAUD.

                  CHRONIQUE LOCALE.
    Les souvenirs du mois de mars n'ont été ni sans intérêt ni sans impor-
tance, et l'intelligence a pu se satisfaire à tous les degrés. L'Académie a
donné une séance publique dans laquelle M. Gilardin, président, a traité
un sujet délicat et profond : Du Surnaturel et du Mysticisme. Il fallait une
adresse extrême pour ne froisser aucune susccptibiUle et passer sain et
sauf entre le progrès des sciences et la conscience des auditeurs. L'orateur a
monlré plus que de l'habileté dans son périlleux voyage ; la hauteur de ses
vues et la rectitude de son jugement l'ont, sauvé du danger et l'ont con-
duit heureusement an port où d'unanimes applaudissements l'ont accueilli.
M. Devay n'a pas été moins bien inspiré dans son discours de réception qui
avait pour sujet la Médecine morale.
    Les Amis-dcs-Arts n'ont clos que le 17 une des expositions les plus
belles qu'ils nous aient offertes et dans laquelle les artistes lyonnais ont
soutenu dignement leur haute réputation.
    Quelques ouvrages remarquables ont été publiés et nous pouvons citer
entre autres: L'Accueil de Madame de Guic'/wà Lyon, en 1588, par M. Paul
Allut ; Éludes d'histoire et d'éloquence a^mlX siècle, Lord Macaulay, ses
Essais, ses Discours et son Histoire d'Angleterre par M. Lançon, avocat à la
Cour impériale de Lyon, ; Galerie Historique des portraits des Comé-
diens de la, troupe de Voltaire, gravés à l'eau forte, par Fr. Hillemacher,
(41 portraits) avec des détails biographiques sur chacun d'eux, par F. de
Marne, ces trois beaux volumes édités par M, Scheuring, et imprimés avec
une grande élégance par M. Louis Perrin ; A l'occasion du nouveau Palais
de la Bourse de Lyon, par Paul Saint-Olive, raillerie en vers, spirituelle
et mordante comme toutes les œuvres de cet écrivain.
    A ce propos rappelons la vigoureuse et puissante satire que M. de La-
prade a lancée, il y a deux mois, confre l'Italie qui venait d'ériger une
statue à_ Machiavel, poésie que le manque de place nous a empêché de
signaler. M. de La Saussa}?e a donné son Troisième chapitre d'une histoire
littéraire de Lyon, M. Gallavardin un Projet d'hôpitaux mixtes, enfin
M. Guiilemaud un Essai critique, historique et littéraire sur le théâtre et les
auteurs dramatiques lyonnais.
    Les amateurs de musique ont eu les concerts de MM. Schullioff, Pontet,
George HainI ; on voit que nous ne respectons pas l'ordre des temps. Au
concert de ce dernier artiste, il nous a été donné d'entendre un morceau
de ce fameux opéra de Wagner, pour lequel les Allemands s'enthousias-
ment avec tant de passion et que les Français ont sacrifié sans appel et sans
merci en répétant le mot de je ne sais quel enfant de la rue : « Il ennuie aux
récitatifs et il tanne aux airs. » On n'a pas prononcé ce mot sacrilège aux re-
présentations du Faust de Gounod, applaudi sur notre première scène, à
toutes les représentations, ni à celle du ballet des Néréides, œuvre char-
mante et toute lyonnaise dont notre numéro de ce jour rend un compte
détadlé, ni à l'apparition de M. Michot, notre compatriote, ténor acclamé,
rappelé et salué comme un héritier des grands chanteurs ; ni encore à celle
de M. Levasseur, la célèbre basse qui dans sa vieillesse a su conserver sa
vo:x et n'a rien perdu de son merveilleux talent.
    Tous les bravos n'ont pas été consacrés, le mois dernier, aux artistes de