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DE LA LITURGIE CATHOLIQUE. 293 Père Lambillote, de Mercadanle, de Rèmond et avec des bribes de musique dramatique. En tous cas, l'orgue d'accompagnement ne doit pas attein- dre à des proportions qui rivalisent avec celles du grand or- gue. Il doit se borner à soutenir le chœur sans jamais le sup- primer et encore faut-il qu'il soit à une place convenable. II serait à désirer qu'il fût louché par un ecclésiastique , un per- sonnage laïque produisant un singulier disparate au milieu des surplis ei des chasubles. La place de l'orgue d'accompagnement, de môme que celle du clergé chantant el des clergeons, est entre l'autel cl la nef, dans l'avant-chœur et par côté, les prêtres et clercs rangés dans les slalles comme à Lyon, de manière, à ne gêner ni la vue ni les cérémonies ; de celte manière le chant alternatif a une raison d'être, tandis que si les chantres sonl réunis en un seul groupe devant un lutrin, il n'a aucun sens. Cet orgue par conséquent doit être de Irès-petites dimensions. Il faut éviter surtout d'avoir à la place d'un orgue véritable, un de ces instruments bâtards d'une sonorité désagréable et douteuse pour la justesse, connus sous le nom générique d'harmonium. C'est une faute contre le goût en architecture aussi bien que contre les convenances liturgiques, c'est une négation des traditions et du symbolisme religieux que de placer un orgue au fond de l'abside el derrière l'autel, comme on l'a fait dans plusieurs églises de Lyon. (1) Le chant à l'église n'est pas autre chose qu'un des modes de la prière, et l'on prie par devant et non par derrière. Chanter derrière l'autel c'est comme si l'on débitait un discours dans le dos d'un grand personnage et non en face de lui; cette petite supercherie d'une musique invisible dont les exécutants sonl cachés aux regards (1) A Saint-Paul, à Sarot-Nizier, à Saint-Bonaventure, à Saint-Just, à Saint-Pothin