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294 DE LA LITURGIE CATHOLIQUE. des auditeurs est bonne pour les fulilités du théâtre mais indigne de la gravité du sanctuaire. Il faut observer en outre, que la partie de l'église qui est entre l'autel et son extrémité orientale, c'est-à -dire l'abside, est par excellence la partie sainte, mystérieuse, interdite au monde profane, même aux clercs qui n'ont à remplir qu'un rôle d'assistants et réservée à ceux qui officient. Les musiciens ne doivent donc pas l'envahir, car leurs fonctions sont fort inférieures h celles du prêtre offrant le saint sacrifice et de ses servants, dont l'attention se trouverait ainsi détournée sur l'instrument et les mouvements de ceux qui exécutent le concert. L'histoire et le symbolisme des églises le démontrent, tous les archéologues sont d'accord sur ce point, que l'église dans son plan figure Noire-Seigneur sur la croix, et, dans celle représentation mystique, l'autel el l'abside figurent la tête du Sauveur. IJour adorer Dieu, chanter ses louanges el le prier, le respect veut que l'on se prosterne à ses pieds el non au delà de son chef. Tels furent les usages consacrés par les rits catholiques dès les premiers siècles, que l'église primaliale de Lyon conserva intacts jusqu'à la Révolution, et conserve encore en grande partie malgré des altérations dues aux malheurs des temps. En effet, les premières églises ayant été les basiliques païennes, où se rendait la justice, « une fois la nouvelle des- tination consacrée, la place de l'évoque ou prêlre officiant fui au fond de l'hémicycle sur un siège élevé nommé Cathedra. L'espace autrefois réservé aux avocats, (au devant de l'hémi- cycle ou abside) fut occupé par les chantres el le bas clergé et prit le nom de chœur, l'aulel fut élabli enlre le chœur et la tribune, c'est-à -dire en avant de l'abside (1). » (1) Manuel d'architecture religieuse au moyen-âge par MM. Pcyré et Dcsjai'ilins. Lyon 1848.