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TOMBEAUX ANTIQUES. 2C1 « la famille Polycarpus était d'origine grecque, et que le « saint archevêque de Lyon en était issu. » (1) Autant vau- drait-il faire des remarques sur les familles des Jean, des Pierre ou des Antoine. Eucarpus et Polycarpus n'étaient pas des noms de famille, mais de simples surnoms, le plus sou- vent portés , comme la plupart des surnoms grecs, par des esclaves, sans même que ceux-ci fussent grecs de nation. C'est ainsi qu'une épitaphe du recueil de Bosio, consacrée au souvenir de Remus et d'Arcontia, prévient, le passant de ne pas prendre la tombe de deux jeunes Gaulois pour celle d'un Romain et d'une Grecque (2). La fantaisie seule était chargée de donner des noms aux esclaves. En les empruntant le plus ordinairement à la langue de l'Attique, elle satisfaisait tout a la fois à un engoû- ment attesté par les auteurs anciens, et a la convenance de ne pas confondre par les mêmes surnoms des esclaves avec des ingénus, les surnoms de ceux-ci étant ordinairement d'origine latine. Le dessous de l'église paraît être occupé dans toute son étendue par un cimetière d'une époque fort ancienne. L'en- lèvement du dallage dans la partie de la grande nef et des deux nefs latérales qui avoisine le chœur, a mis au jour plus de soixante tombes ; et ce qui ajoute surtout a l'intérêt comme à la singularité de cette découverte, c'est que presque toules sont d'anciens sarcophages romains, pris sans doute le long des deux voies qui passaient la autrefois et que remplacent aujourd'hui le chemin de Virnaine, dont le nom est dérivé de via-macjna, et la route de Marseille. L'église de Saint-Pierre remonte à l'origine du christia- nisme dans les Gaules. L'historien des antiquités de f tonne (1) Les Recherches du sieur Charter, 1. m, cli. xv. (2) Ins. chrêt., de la Gaule ». 149