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2C2 TOMBEAUX ANTIQUES. l'appelle « une des plus saintes et des plus ve'ne'rables de la « chrétienté', soit que l'on fasse réflexion à la gloire des « Saints, dont elle est le sacré tombeau, ou à leur nom- c bre. » Les premiers évêques de Vienne, tous mis au e rang des bienheureux, y ont été enterrés. Dans l'espérance d'avoir ces élus de Dieu pour intercesseurs au ciel, la plupart des anciens princes qui ont régné sur le pays ont ambi- tionné avec ardeur, et souvent au prix d'abondantes larges- ses , le privilège d'avoir leur sépulture auprès de leurs reli- ques. Nul doute que presque tous les tombeaux du curieux polyandre qui vient d'être rendu k la lumière n'aient contenu les restes de personnages du plus haut rang et de la plus grande illustration. Malheureusement, tout indice propre à les faire reconnaître ayant complètement disparu, leurs tombeaux muets a leur égard et dépouillés de caractère histo- rique, ne nous offrent plus d'intérêt qu'à raison des orne- ments ou des épitaphes antiques qu'on y a laissé subsister. Différentes de mesures et de niveaux, les unes ouvertes et vides, les autres encore pourvues de leurs couvercles arrondis, plats ou prismatiques, les unes nues, les autres décorées d'inscriptions ou de sculptures, toutes ces auges massives,pressées les unes contre les autres, superposées, en plusieurs endroits, les unes aux autres , offrent un coup d'oeil des plus étranges qui rappelle celui des Aliscamps d'Arles et celui du cimetière , non moins intéressant, mais moins connu de Saint-Gervais à Vienne. Tantôt pour les approprier à des sépultures chrétiennes, on en a effacé les inscriptions , moins quelquefois les initiales D et M {Dits Manibus) ; tantôt la dépouille chrétienne a pris place dans la demeure éternelle du païen , sans qu'on se soit inquiété de l'epitaphe de l'ancien destinataire; ou bien le sarcophage païen a été retourné, et l'on a pu, dans l'épaisseur très-con- sidérable du fonds, creuser une nouvelle auge.