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DE LA LITURGIE CATHOLIQUE. 231 couleur n'est pas admise par le rituel, présente en outre dans le milieu de la croix, une sainte vierge en relief ! A la Pri- maliale et h Fourviéres on ne tombe pas dans ces écarts ; mais ailleurs la fantaisie vagabonde est restée maîtresse du ter- rain. Les mêmes abus se remarquent dans les autres ornements, dans les chappes, dans les dais ; tous devraient avoir l'ap- parence d'une étoffe el n'ont que celle d'un corps solide ;on met des croix où elles ne devraient pas être,comme sur le voile du calice; ces croix prennent l'apparence la plus fantastique comme si l'on avait peur de paraître vulgaire en faisant la vraie forme de la croix ; ce sont des croix ancrées, paltées, fleuronnées, des croix héraldiques, et non la croix du Sauveur; les dais sont devenus des espèces de monumenls tellement lourds que les fabriciens ne pourront plus les poiler aux pro- cessions ; on aura recours aux chevaux comme pour les cor- billards ; on a fait aussi des ostensoirs de telle dimension que l'on ne peut plus donner la bénédiction avec eux. A Saint-Jean même, on avait, il y a quelques années, imaginé une espèce de cric pour hisser le Saint-Sacrement dans sa niche ; cet appa- reil, fort heureusement, a disparu. A la suite de ces observations, il est juste de constater que Lyon, sous le rapport des costumes, conserve une supériorilé sur les autres diocèses. Celui des chanoines est digne avec beaucoup de simplicité, celui des prêtres est aussi éloigné de la négligence de certains pays que de l'afféterie parisienne ; la soutane noire et le surplis flottant des enfants de chœur ont un aspect grave et ecclésiastique fort différent des habil- lements de poupée des autres métropoles. On peut faire les mômes remarques sur l'uniforme et les allures du suisse, du massier, des bedeaux, des thuriféraires et des acolytes ; pour tous ces détails on consultera avec fruit les nombreux écrits de M. J. Bard. Cet écrivain a le mérite, selon moi, d'avoir