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                      PATOIS DU LYONNAIS.                  213

«   langage du peuple un jargon informe et dur qui n'a rien
«   de bien décidé ni pour le françois ni pour le gascon. On
«   ne peut les distinguer qu'en s'écartant de la bande, et
«   allant vers le Nord ou vers le Midi : car le passage dé
«   l'une a l'autre langue n'est point brusque, il se fait par
«   des nuances qu'un voyageur attentif peut apercevoir. »
   L'auteur explique ensuite qu'un voyageur qui va de Paris
à Antibes ou à Perpignan voit le français s'altérer de plus
en plus, 'a mesure qu'il s'éloigne de la capitale : c'est pour-
 tant encore du français. La limite des deux langues passée,
 le ton change, le français disparaît; le gascon se déve-
loppe, il devient insensiblement plus pur, jusqu'à ce qu'il
s'altère de nouveau par nuances sous d'autres influences en
approchant des frontières du royaume.
   « Mais, ajoute l'abbé Des Sauvages, si au lieu de tra-
« verser dans ce sens le royaume, on va du levant au cou-
« chant, en côtoyant pour ainsi dire les limites des deux
« langues, on trouvera que les nuances du gascon vont
« par des bandes parallèles à ces limites : en sorte que
« le bas peuple ou les habitants d'une même bande qui tra-
« versent en ce sens le royaume parlent a peu près le même
« langage ou sont du même dialecte et s'entendent mieux
« entre eux qu'avec ceux de la bande voisine : mais plus
« éloignée de la frontière .....; la division par bandes dont
« nous parlons étant fondée pour ainsi dire dans la nature...
   « On observera en même temps que ce que nous avons
« dit à ce sujet n'est pas vérifié dans un assez grand détail
« pour être pris a la rigueur et pour qu'il n'y ait des
« exceptions 'a faire. »
   Ces explications, dans l'exposé desquelles la bonne foi
du savant apparaît égale à sa perspicacité, attribuent aux
patois de notre province un caractère dont avec un peu
d'observation on reconnaît bientôt la justesse.