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                       ÉLOGE DE. C. BONNEFOND.                        \ 91

  titudes et la sollicitude des enfants pour ce vieux père ; de
 l'autre le calme,-la dignité du prélat; d'un côté la simplicité
 des vêtements, de l'autre la richesse et la magnificence des
 étoffes rendues avec autant d'éclat que de vérité. On remar-
 que dans les tableaux de Bonnefond plus d'un point de res-
 semblance avec ceux de Léopold Robert. S'ils ne sont pas
 tous empreints de cette expression de mélancolie qui fait
 le charme des Pêcheurs de l'Adriatique, ils rendent bien,
 comme ceux de cet artiste, le caractère du peuple italien.
 Sa Pèlerine évanouie aux portes de Rome est, dans un au-
 tre genre, égale en mérite aux Moissonneurs (1).
     Bonnefond n'a fait que très-peu de tableaux de grande
 dimension ; son Grec mourant qui causa tant de sensation
 ici et qu'il a donné au Musée de Lyon, son Patriarche grec
 (exposition de reliques), son Fœu à la Madone et son Christ
 au Palais-de-Justice. Ce dernier est d'un effet saisissant
 pour la couleur ; mais il manque un peu de sévérité. Quant au
Fœu à la Madone, c'est la chose la plus puissante qu'on
puisse imaginer comme couleur. L'effet du soleil passant à
travers les vitraux de la chapelle inonde cette scène de ses
feux, tandis que le fond éclairé par un jour doux et bien
ménagé, laisse-dans le vague de cette lumière pâle et indé-
cise les personnages qu'on voit dans le lointain. Cet effet
est rendu avec la plus grande vérité. Malgré- la distraction
de la jeune fille placée derrière sa mère et quelques légères
incorrections de dessin, ce tableau est une des Å“uvres ca-
pitales de l'auteur.
     Bontiefond a laissé un certain nombre d'esquisses pein-
tes, de tableaux projetés que les soins à donner a l'École
l'ont empêché d'exécuter. Parmi eux nous citerons surtout

   (1) Ce beau tableau a été détruit avec tous ceux de la galerie particu-
lière du Roi, lors de l'établissement de la république en 1848. Celui de
Bonnefond était un de ceux que le Roi estimait le plus.