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    192                     ÉLOGE DE C. BONNEFOND.

    le Hachât des prisonniers à Alger, par les Pères de la Merci,
    composition pleine de sentiment, d'expression et de vie. Il
    est à regretter que ce tableau n'ait pu être exécuté (1). Les
    portefeuilles de Bonnefond contiennent en outre une grande
    quantité de croquis et d'études peintes, en Italie, souvenirs
    précieux par l'originalité, la hardiesse, la sûreté d'exécution
    et la richesse du coloris.
       Ainsi que plusieurs artistes de mérite , Bonnefond eut
    deux manières d'exécuter. La première, créée pour ainsi
    dire par Révoil, est le mélange du dessin de l'école de David
    avec l'exécution fine et précieuse des Hollandais. 11 est
    assez naturel à un élève d'imiter son maître, aussi presque
    tous les travaux de l'école de Révoil eurent primitivement
    ce caractère. Jacomin fut peut-être le seul qui ne l'adopta
    pas et prit dès le commencement plus de largeur dans l'exé-
    cution. Nous pourrions aussi excepter Orsel que l'étendue
    de ses connaissances appelait à la peinture d'histoire dont
    il prit bientôt le style et la grandeur (2).
       La seconde manière de Bonnefond peut être regardée
    comme le résultat des avis de Guérin et de la contempla-
    tion des œuvres des grands maîtres de l'Italie ; disons aussi
    que la fréquentation d'Orsel a Rome n'y fut pas étran-
    gère (3). Dans la première on reconnaît ce coloris un peu
    sombre et particulier à l'école de Révoil, dans la seconde les
    lumières sont plus larges, le rendu des parties est subor-
    donné à l'harmonie de l'ensemble, et la couleur devient

       (1) Celte esquisse appartient aujourd'hui à M. A. Faré, majjre des
    requêtes au conseil d'Etat.
       (2) H existe dans l'atelier de Bonnefond un portrait d'Orsel peint par lui-
    même et tout à fait dans cette manière de l'école de Révoil. Nous avons
    vu aussi dernièrement une étude de vieillard de la même exécution.
       (3) Les artistes français, alors à Rome, se réunissaient souvent chez
    Orsel, dont le savoir et l'affabilité les attiraient. On y parlait art et Orsel y
    révélait toujours la science profonde qu'il devait à ses savantes méditations.




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