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178                   ÉLOGE DE C. BONNEFOND.

frère, si bien secondé de ses honorables collègues, que
l'école de Lyon doit sa principale renommée et les succès
de ses élèves dans la capitale; résultat précieux, qui ne fut
atteint qu'au prix des plus grands efforts et des plus nobles
sacrifices.
   Ce zèle qui a duré tant d'années sans se relâcher un ins-
tant, ce dévoûment qui n'a pas eu un moment de défaillance,
cette surveillance incessante, cette abnégation de lui-même
et de son propre avenir font encore plus d'honneur à la
mémoire de notre bien regrettable confrère que les brillants
et nombreux succès que lui mérita son talent.

    Né en 1796 (1), Bonnefond fit ses études artistiques a
 l'école des beaux-arts de Lyon, où il remporta le premier
 prix de peinture en 1813. Dans cet ouvrage d'un fini pré-
 cieux, on voyait déjà le germe de celte puissance de coloris
 qui a toujours été le caractère distinctif de son talent. En
 1817, Bonnefond avait exposé au Louvre ses premiers
ouvrages ; depuis cette époque, chaque année avait été mar-
quée par de nouveaux progrès; enfin, son tableau de la
Chambre à louer, acquis par la ville de Lyon en 1824-, avait
encore augmenté sa réputation. Malgré tant de succès,
Bonnefond se sentait appelé k en obtenir de plus grands
encore. Éclairé par les avis de l'illustre Guérin qui lui avait
conseillé de se défaire de ce que sa manière avait de trop
lyonnais et de prendre un pinceau plus large, il avait com-
pris que le fini ne consiste pas dans le poli du pinceau, mais
dans la perfection de la forme, soit comme contour, soit
comme modelé. « N'obscurcissez pas autant vos lumières,
« lui disait le grand peintre, vous vous attachez trop à
« l'extrême rendu des parties, ce qui nuit toujours a

  (1) Le 1 germinal, an IV.