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132 ANI5Î1SJ1E ET VITALISME. La force vitale est toute en dehors ; ce ne sont pas deux causes pareilles et ce n'est pas une seule et même cause. Qui parle de formes, de couleurs entend qu'il y a dans l'es- pace des parties voisines, une substance multiple ou un certain nombre de substances. Retranchez ce nombre, et vous retranchez les phénomènes ; ces idées sont donc in- vinciblement liées ensemble, l'une donne l'autre de toute nécessité. Au contraire, qu'est-ce qu'une pensée, une vo- lonté, un sentiment? Ces phénomènes comportent-ils la notion d'étendue, de nombre? non sans doute. » (Art. MA- TÉRIALISME. Dictionnaire des sciences philosophiques). « A ces premières différences s'en joignent d'autres non moins frappantes, dit M. Jaunies. Les faits psychiques exigent un certain temps pour pouvoir se produire ; ils commencent par des essais imparfaits et ne se développant que moyen- nant une longue éducation qui n'a ici-bas aucun terme. Les •"'faits vitaux s'établissent a l'instant même de la conception. Du premier coup ils ont atteint toute leur perfection. Alors s'accomplit le travail merveilleux dont l'organisation est le produit. » Juvenis nalura sibi ipsa vias, a nullo edocta. L'âme est perfectible jusqu'à la mort, comme l'a démontré M. Lordat clans son livre célèbre sur l'Jnsênesccnce. La force vitale parvenue a un certain degré va en décroissant et arrive progressivement a une caducité d'où l'on peut inférer qu'elle doit nécessairement finir. Tandis que la perfectibilité incessante de l'âme est déjà un indice de son immortalité. La diversité de tendance de ces deux principes ne doit-elle donc être comptée pour rien? L'âme aspire a Dieu en qui résident toutes les perfections ; le bien du corps c'est la durée ici- bas aussi longue et aussi heureuse que possible ; et la loi du devoir n'impose-t-elle pas souvent l'oubli et le sacrifice des intérêts de la vie terrestre. On nous dit qu'il y a dans l'homme des phénomènes dont