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DE LYON. 117 nument des doctrines gallicanes, car, en même temps qu'elles consacrent le principe d'autorité', elles font connaître, par l'application qu'en fait le concile, sur quelles bases elles pré- tendent l'asseoir. Ce double caractère d'une Église catholi- que, à la fois nationale et romaine, gallicane, comme nous disons, s'est toujours maintenu sur la terre des Gaules. Il a fait en tout temps sa force, sa popularité, sa gloire. Aussi, tandis que la plupart des Eglises périssaient, atteintes de l'hérésie d'Arius, l'Église gallicane, retranchée dans l'inalté- rabilité du dogme et dans la sagesse de ses maximes particu- lières, devenait le plus ferme rempart de la foi catholique. Le Sicambre Clovis la trouvant ainsi constituée,renonça pour elle à ses vieilles divinités germaniques, et sa conversion, devant laquelle se brisèrent successivement toutes les dissidences religieuses de l'ouest européen, fut le point de départ de la nationalité française, cet amalgame robuste et perdurable d'é- léments indo-germaniques, vivifié par la plus pure et la plus sainte des croyances. Trois siècles littéraires d'une cité célèbre du pays des Celtes, nos pères viennent de passer sous nos yeux. Dans ce commencement d'annales intellectuelles, deux faits con- sidérables méritent une attention particulière. Une double littérature se développe simultanément dans un canton à peu près ignoré de la Ségusiavie. Des élé- ments dissemblables lui ont donné l'être ; des influences rivales la dirigent, et la patrie commune ne fournil pas la même somme d'existence a leurs destinées parallèles. L'une, s'inspirant des muses profanes de la Grèce et du Latium, n'offre plus, après trois cents ans d'existence, que des calques décolorés des grands modèles, l'éternel honneur des siècles de Périclès et d'Auguste. Un moment, elle jette quelque éclat dans l'éloquence; bientôt, s'épuisant en oeuvres stériles,