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                                DE LYON.                                H5

a caractérisé d'une manière heureuse le rôle conciliateur du
vieil et saint évêque dans cette assemblée. Il y fut, dit-il, un
véritable irènèe, eipr\yoïïos ( 1 ) . Mais Eusèbe n'était que
l'écho du monde chrétien. La conduite d'Irénée au sein
du concile, l'impression qu'elle fit sur les Pères, la pacifi-
cation qu'elle amena avaient tellement frappé les imagina-
tions que les souvenirs en ont été consacrés dans la céré-
monie de la confraction du rite mozarabe. « Il est difficile,
« dit M. Bullioz, de n'y pas voir une tradition renfermant
« une pensée d'union entre les Grecs et les Latins... Cette
« pensée convenait à ces Gaulois de la Celtique, de l'Italie
« et de l'Espagne, liés si étroitement'aux Grecs aussi bien
« qu'aux Latins. Saint Irénée, rédacteur de la liturgie gréco-
« romaine des Gaules, fut, avec les martyrs de Lyon, comme
« un conciliateur entre les dissensions des Grecs et des
« Latins au sujet de la célébration de la Pâque (2). »
   A la voix d'Irénée, en effet, les Pères du concile décidèrent,
malgré leur communauté d'origine avec les Églises d'Asie,
que la résurrection du Seigneur se célébrerait le dimanche,
conformément à la tradition apostolique, suivie par l'Église
de Rome. Mais, en prenant cette décision, la réunion crut
devoir recommander au pape Victor de se montrer indulgent
à l'égard des chrétiens d'Asie (3), dont la coutume, en ce qui
concernait la célébration du jour de Pâques, ne pouvait
affecter le dogme, dès qu'elle se présentait sans offrir aucun
des caractères du schisme et de l'hérésie. Elle lui remit res-
pectueusement (4) en mémoire la conduite de ses saints prédé-
cesseurs, Anicet, Pie, Hygin, Telesphore et Xiste, qui n'avaient

   (1) Pacificateur, d'eîpwn, paix. (Eusèbe, ibid.)
   (2) Bullioz, Essai historique sur l'abbaye de Saint-Martin d'Aulun, t. I,
p. 617,
   (3) Eusèbe, Hist. eccl., lib. v. c. 24).
   (4) IlfOffïixo'vTo? (Eusèbe, ibiJ.)